Pédoépuration
Eaux grises et toilettes sèches
L'assainissement individuel
Comment bien choisir ?
Les eaux usées sont le mélange de deux types d'eaux différentes :
- les eaux grises ou savonneuses contenant des savons et des détergents,
- les eaux fécales que nous appellerons eaux vannes qui contiennent de la matière organique et des bactéries.
En quoi ces deux types d'eaux diffèrent-elles ? Lorsqu'on les analyse, on arrive à deux conclusions importantes :
- En ce qui concerne la charge polluante, il faut savoir que les eaux vannes contiennent 99% des bactéries, 90% de phosphore et 98% d'azote. Ces éléments, mélangés aux résidus de médicaments, constituent une menace non négligeable pour le milieu récepteur.
- Parallèlement, lorsqu'on compare les volumes respectifs des eaux vannes, des eaux grises et celui de la charge polluante, on constate que les déjections ne représentent que 1% du volume total des eaux usées.
En d'autres termes, c'est dans 1 % des eaux usées que se trouve concentrée la presque totalité des polluants les plus nuisibles pour l'environnement.
Gros plan sur...
Le phosphore
Le phosphore est le sel minéral indispensable à nos corps. Nos "spécialistes" nous alertent sur sa rareté inquiétante, sans se pencher sur le cycle du phosphore. Pourtant, vous allez voir que c'est très simple...
Il se trouve dans nos sols, est absorber par les végétaux que nous mangeons, et profite ainsi à nos organismes. Quand on passe aux toilettes, le phosphore est évacué dans les fèces. Et c'est là que ça se gatte...
Toilettes sèches : Le phosphore retourne à la terre localement, et profite à nouveau à nos plants et à nos corps.
Toilettes humides : Quand vous tirez la chasse, le phosphore est rejeté... à la mer ! Et il n'est pas prêt de revenir sur la terre. Alors forcement qu'il y a pénuire de phosphore !
La toilettes sèches
Vaste sujet que la toilette sèche ! Et il a son importance, vous allez comprendre...
Quand on va au petit coin pour la grosse commission, il s'évacue des selles, qui sont les déchets dont nos corps n'ont plus besoin. Et comme tout ce qui nous entoure, les selles sont d'une part matière, et d'autre part subtile. Se débarasser de nos émotions négatives est aussi essentiel à notre organisme que d'évacuer la matière, alors ce n'est pas pour se les reprendre dans le nez parce que le toilette sec est dans la maison !
Nos émotions subtiles peuvent être nettoyées par les plantes ou l'eau. Ou être renvoyés dans les airs... extérieurs.
Vous comprenez ainsi que la cabane au fond du jardin prend tout son sens. Les latrines Gauloises ou romaines n'étaient pas dans les habitations non plus. Ce n'était pas qu'une question d'odeur et nos anciens savaient déjà ça...
Fervants défenseurs de la toilette sèche, on vous soutient, mais réfléchissez bien avant d'intégrer un toilette sec. Préférez une intégration sur mur extérieur avec extraction par le dehors.
La gestion destructive actuelle de la biomasse et des eaux usées aboutit donc à une rupture dans les grands cycles naturels de l'azote, du phosphore, du carbone et de l'eau, ce qui affaiblit dangereusement la biosphère.
En traitant nos déjections hors des eaux usées, une situation nouvelle se présente. Les eaux grises qui restent, ne constituent une menace pour l'environnement, même après épuration, que dans la mesure où on les rejette dans une rivière, un lac ou dans la mer. Elles pourront, par contre, être valorisées pour l'agriculture et l'alimentation de la nappe phréatique.
Avantages de la filière pour l’usager
Les toilettes sèches associées aux filtres à broyats de bois représentent une solution d’assainissement optimale pour de nombreuses personnes. En effet, ces installations permettent un mode de vie basé sur l’autonomie et génèrent un impact positif sur l’environnement : valorisation des eaux, plantations d’arbres et d’arbustes, création de sols plus perméables.
Les filtres à broyats de bois sont économiques (peu de matériaux, tous abordables) et visent à utiliser des ressources disponibles localement et renouvelables. Leur mise en œuvre est rapide et possible par l’usager. L’entretien est simple et à la portée de tous. Les eaux ménagères traitées par le filtre à broyat de bois sont épandues directement dans le sol en place et deviennent une ressource en eau pour le jardin. Ces différents paramètres en font, à l’heure actuelle, la solution la plus adaptée et la plus simple, accessible au plus grand nombre.
Sources : Joseph Orszagh
Comment ça marche ?
La pédo-épuration est basée sur le sol en tant que milieu biologique vivant. Qui dit « sol vivant » suppose que ce sol soit recouvert d'une végétation qui accueille autour de son système racinaire une pédo-faune (lombrics, acariens, insectes) et une pédo-flore (bactéries et champignons).
Le principe est très simple : il consiste à infiltrer les eaux grises dans la couche superficielle des sols vivants (couche de terre végétale oxygénée). Les eaux grises vont pour une partie être absorbées par les végétaux, pour l'autre rejoindre à échéance les nappes d'eaux souterraines. Les matières organiques qui chargeaient ces eaux grises vont se déposer dans le sol et y être consommées par la pédo-faune et la pédo-flore.
Aussi, Joseph Orszagh va jusqu'à dire que « l'infiltration des eaux grises seules dans le sol, même sans aucun traitement, aura un impact environnemental nul et cela quelle que soit la qualité des produits détersifs (savons, poudres à lessiver, produits à vaisselles, etc.) utilisés par le ménage. »
L'épandage souterrain tel que pratiqué en assainissement conventionnel n'est pas une pédo-épuration car l'infiltration a lieu en profondeur dans le sol (à plus de 60 cm) dans une couche dépourvue d'activité biologique (horizon d'altération de la roche-mère).
Le recyclage de l’eau avant son rejet dans le circuit naturel s’appelle l’assainissement. Son rôle est de traiter l’eau usée par nos activités, grâce à différents bacs de rétention composés de sable, pouzzolane et plantes nettoyantes. Chaque bac retiendra des éléments nutritifs servant de repas aux plantes présentes. Cette technique – aujourd’hui scientifiquement reconnue – est basée sur la capacité des écosystèmes aquatiques naturels à épurer l’eau grâce aux interactions biogéochimiques entre les plantes, le substrat et les microorganismes.
La phytoépuration est soumise en France à quelques règles et contrôles pour ne pas rejeter n’importe quoi dans la Nature. Mais soyons logiques, si vous utilisez une eau de pluie par exemple, et que vos produits d’entretien et gel douche sont bio, fait maison et naturels, il n’y a aucune raison que vous rejetiez une eau polluante…
La phytoépuration est un grand organisme vivant, qui fait l’objet d’une étude de faisabilité sérieuse, notamment au niveau topographique et de luminosité. Sa taille est déterminée par le volume d’eau susceptible d’alimenter la phytoépuration.
A sa sortie, une eau lavée de toutes ses impuretés est prête à arroser le jardin ou à accueillir des poissons.
Comment ça marche ?
La phytoépuration s'envisage avec un prétraitement dans un lit vertical planté de roseaux.
Pour le traitement, il faut ensuite prévoir un bassin à écoulement horizontal planté d’espèces végétales capables d’absorber les charges polluantes (bambous, massettes, iris des marais, laîches…), suivi d'une mare ou d’un fossé planté d’espèces semi-aquatiques ou ornementales.
Il sera nécessaire d'alterner la circulation de l’eau dans les parties des bassins plantés de roseaux, tailler ces derniers tous les ans et faire un nettoyage plus profond tous les dix ans. Dans le second bassin, contenez la progression des plants en les taillant quand cela est nécessaire.